La cuisine vietnamienne est depuis toujours connue pour sa richesse en saveur et en nutrition. Elle offre de nombreux plats traditionnels authentiques et appétissants, qui peuvent faire plaisir aux gourmets dans le monde entier. Pourtant, à côté des plats typiques tels que le pho et le bo bun, le Vietnam est aussi réputé pour la consommation des plats bizarres, même répugnants, aux yeux des étrangers. Ces mets, semblant peu ragoûtants à première vue, sont en fait délicieux pour ce qui ose les déguster. Voici les 10 plats les plus étranges du Vietnam.
1. Trung vit lôn – Œuf couvé / balut
Il s’agit d’un œuf de canard, fécondé et couvé pendant environ 16-20 jours. Il est ensuite cuit à la vapeur, assaisonné d’un pincé de sel et servi avec des fines tranches de gingembre et de la coriandre vietnamien. Malgré son apparence qui peut faire hésiter même les plus courageux, l’œuf couvé est de plus en plus appréciés par les gourmets pour sa texture et sa saveur unique ainsi que sa valeur nutritive énorme. Il contient une grande quantité de protéine et variété de vitamines fournissant d’énergies aux adultes et favorisant le développement physique et cérébral chez les enfants. Pour ce souhaitant essayer cette spécialité, ne ratez absolument pas les œufs couvés de cailles sautés aux tamarins ! La version petite du balut à la sauce aigre-douce du tamarin sera le choix idéal pour vous habituer à ce plat.
2. Lòng – Abats
Les vietnamiens ne gaspillent aucune partie de l’animal lors de la préparation des repas. Cœur, foie, mou, rognons, tripes, langue, etc. tous les abats peuvent être cuisinés et servis. Bien que cela semble théoriquement et visuellement peu appétissants, de nombreux plats traditionnels vietnamiens impliquent des viscères de l’animal et en font spécialités culinaires. Le “chao long” ou le porridge de riz aux abats, par exemple, est un mets typique qu’on peut trouver partout dans le pays, du Nord au Sud. Il s’agit d’une soupe à base du riz rôti doré et d’un bouillon d’os de porc, avec ajout des abats bouillis, notamment des tripes de porc.
Un autre met à base des abats bien connu du Vietnam est le “thăng cô”, une spécialité de la région montagneuse au Nord-Ouest du pays. Ce plat traditionnel de l’ethnie de Hmong est une combinaison de la viande et des abats du porc, du bœuf, du buffle et du cheval cuit dans une casserole, souvent servi lors des fêtes et des foires autochtones.
3. Tiêt canh – Soupe de sang gelée
L’ingrédient principal de ce plat est le sang du canard ou du porc. Ce dernier, fraîchement prélevé, est d’abord mélangé avec quelques cuillères de sauce de poisson ou d’autres liquides salés. Ensuite on y ajoute de la viande hachée et des petits morceaux de cartilage pour favoriser la coagulation du sang. Après que la soupe devient bien gelée, elle sera servie avec des fines tranches de foie, de noix de coco râpée, de cacahuètes et de coriandre. Ce plat, accompagné des abats bouillis et de l’alcool de riz traditionnel constitue un trait culinaire typique du Vietnam.
4. Bún dâu măm tôm – Vermicelle aux tofus et à la sauce de crevette
Peu connu par les étrangers, le “bún dâu măm tôm” demeure quand même un plat populaire et reçoit de gros éloges des Vietnamiens. Ce met se compose de vermicelles de riz blancs, de tofus frit jaune, de fines tranches de porc, de nems, des hachis frits de porc et de jeune riz vert, des boudins noirs au cartilage, d’herbes aromatiques et surtout de la sauce de crevette violette. La variété de ses composants crée une harmonie sublime de couleurs et de saveurs. Cependant, le plus grand obstacle empêchant les gens à goûter ce plat est la sauce de crevette, réputé pour une odeur trop forte qui repousse même certains vietnamiens. Pourtant, une fois apprivoisée, cette odeur pénétrante deviendra un parfum qui fait couler l’eau à la bouche.
Pourtant, ne vous inquiétez pas si la pâte de crevette n’est pas pour vous ! Vous pouvez la remplacer par la sauce de poisson ou de soja dont l’odeur est moins frappante.
Quelques adresses à recommander à Hanoi.
- 29 rue Hang Khay, Hoan Kiem, Hanoi
- 42 Doan Tran Nghiep, Hai Ba Trung, Hanoi
- 4 Ngo Gach, rue Hang Buom, Hoan Kiem, Hanoi
- 11 Dong Thai, Hoan Kiem, Hanoi
- Số 49 Phat Loc, Hoan Kiem, Hanoi
5. Chuôt dông – Campagnol
La viande de campagnol est une spécialité culinaire du delta du Mékong. Cette terre fertile se prête à la culture des rizières qui deviennent ensuite l’abri de gros rats de champ. Pendant la saison de pluie, quand le revenu est faible, les paysans attrapent cet animal pour protéger la récolte et profitent de cette source de viande gratuite pour les repas. Il existe de nombreuses manières de préparation des campagnols. Ils peuvent être grillé, rôti, frit, sauté, caramélisé, séché ou mariné au sel, au piment et à la citronnelle. Il est souvent servi avec des herbes aromatiques et la sauce de poisson citronnée.
La chair de campagnol est ferme, peu de gras et a un goût savoureux, mais pas beaucoup de gens ose en déguster. Ne vous laissez pas gêné par l’idée de manger du “rat”, car ce bestiau est élevé en plein air, dans les riches rizières du delta du Mékong. En goûtant cette viande, vous appréhendez un aspect de la façon de vie des habitants là-bas.
6. Châu châu – Sauterelle
Manger les insectes est une pratique alimentaire populaire depuis longtemps en Asie en général et au Vietnam en particulier. Parmi toutes sortes d’insectes, la sauterelle est certainement un plat immanquable. Puisqu’elles habitent au bord des rizières, comme les campagnols, beaucoup de sauterelles sont attrapées pendant la récolte. Elles sont souvent torréfié avec la sauce de morelle ou de noix de coco ou bien avec les feuilles de citron, jusqu’à ce qu’elles soient sèches et brunies. Les sauterelles peuvent être mangées avec du riz ou accompagnées de l’alcool traditionnel. Ce qui a la chance de déguster ce plat rustique n’oubliera jamais sa texture croquant, sa chair douce et sa saveur particulière.
7. Nhông – Vers à soie
Les petits vers à soie servent non seulement à la fabrication de la soie naturelle, mais aussi en tant qu’un plat authentique du Vietnam. Hyper protéiné, facile à trouver et à préparer, les vers à soie, torréfiés avec la sauce de poisson et les feuilles de citrons, sont souvent présents dans les repas quotidiens de la famille vietnamienne. Aujourd’hui, quand l’entomophagie est devenue une grande tendance au niveau mondial grâce à ses effets positifs répondant aux questions de la sécurité alimentaire et de l’environnement, les vers à soie apparaissent même dans gastronomie européenne.
8. Ruoi – Néréide
Les néréides, un type de mollusque qui vit dans les eaux saumâtres, sont sans doute un ingrédient difficile à apprivoiser à cause de leur apparence peu engageante. Pourtant elles sont très nourrissantes, et d’elles vient un plat bien apprécié dans le Nord du Vietnam, daté depuis la dynastie de Trân au 13e siècle. Connaissez-vous que la néréide et la mandarine font une spécialité impériale, mentionnées plusieurs fois dans les textes historiques du Vietnam et sont recommandés par l’empereur lui-même?
Cha Ruoi, hachis frits de néréide, est considéré comme un cadeau de l’automne. Ils sont parfumés d’écorce de mandarine, de cive et d’aneth, car ces derniers peuvent adoucir l’aspect puissant de ce plat et faciliter la digestion.
Pour faire ce plat, on mélange des néréides, du porc haché, des œufs, de la cive, de l’écorce de mandarine, de l’aneth, un peu de piment et des épices ; puis fait des boules et les fait frire. Après qu’il est cuisiné, vous n’apercevez plus les vers gênants qui est à son l’origine.
Ce plat se déguste avec de la sauce de poisson. Il existe 2 types de sauce : l’une se compose de sauce de poisson pure, avec du jus de citron ou de kumquat et du poivre tandis que l’autre comprend une sauce de poisson plus insipide mélangé avec de l’eau, du vinaigre, du sucre, et des morceaux de papaye.
N’hésitez pas d’essayer ce plat vietnamien exceptionnel ! Si vous arrivez à Hanoi en automne, je vous conseille d’aller au restaurant de Mme Nham (1, rue Hang Chieu) pour déguster des hachis de néréides authentique.
9. Răn – Serpent
Selon la croyance de plusieurs pays asiatique dont le Vietnam, la viande de serpent est très bonne pour la santé. C’est pourquoi il existe de nombreux plats à base de cet animal. Toutes les parties du serpent peuvent être impliquées pour faire un repas complet. L’alcool de serpent est une spécialité de la cuisine vietnamienne qu’il vaut la peine d’essayer.
10. Êch – Grenouille
Parmi tous les plats cités dans cet article, la grenouille est sans doute le plat le moins étrange pour les Français. La viande de grenouille ressemble beaucoup à celle du poulet au terme de couleur et de goût. C’est pourquoi elle est surnommée « poulet du champ » par les Vietnamiens. Mais elle est encore plus coriace et plus délicieux que du poulet.